Crise et banques : la défiance des français est maintenant généralisée
Depuis plus de trois ans, la crise n’en finit pas de faire des ravages et de plomber le moral des ménages hexagonaux. Ce qui est en revanche peut être plus surprenant, c’est de constater, comme vient encore de le faire l’institut TNS Sofres qui le pratique souvent, combien les personnes plus aisées, c’est-à-dire détenant un patrimoine supérieur à 75 000 euros (les « affluents » en langage marketing) vivent elles aussi très mal la crise et incriminent aujourd’hui directement les banques.
C’est en effet ce qu’avère le dernier volet de l’étude TNS Sofres faite le mois dernier auprès de 500 de ces personnes en question.
Certes, les graves soubresauts boursiers de cette année ne sont pas étranger à cette défiance et à ce mal être maintenant généralisé à l’ensemble des foyers du pays.
Au cours de la dernière étude de TNS Sofres de mai dernier, 55% des foyers dits aisés estimaient que la chute de la bourse appartenait au passé et 44% qu’on ne risquait pas de nouvelle crise.
Mais en six mois, tout a changé car aujourd’hui 45% d’entre eux pensent en effet que le revenu de leur foyer va diminuer au cours du prochain semestre et 10% de plus estiment que la valeur de leurs placements va baisser.
Et ils sont presque 9 sur 10 à penser que le pire va arriver et 1 sur 5 croit qu’il va devoir réduire les dépenses courantes et même, pour 15%, les achats importants.
A noter qu’ils sont également près de 9 sur 10 à incriminer directement les établissements bancaires, 91% les traders et 87% les agences de notation.
La moitié des ménages aisés a un avis négatif sur le secteur bancaire en général, l’autre moitié positif.
Cela dit, l’image des banques et des banquiers est de moins en moins bonne car 1 sur 5 a en effet une mauvaise image de sa propre banque. Tout ceci les incite bien sûr à valoriser l’économie réelle et les grands groupes au sujet desquels 60% font confiance pour arriver à nous sortir de la crise.
Concernant l’épargne, les aisés aspirent maintenant aux mêmes chose que ceux qui le sont moins, ils veulent des produits simples et sécurisés même si 7 sur 10 pensent qu’il n’existe pas ou plus de produits réellement attractifs.
Ce qu’ils vont donc logiquement privilégier, ce sont les comptes et livrets d’épargne mais aussi l’assurance vie même si on constate malgré tout de plus en plus de replis vis-à-vis de cette dernière.
Notons enfin que l’étude TNS Sofres classe nos compatriotes en trois catégories : les crispés, les pragmatiques et les confiants.
Les premiers (moins jeunes, plus pessimistes et plus critiques avec leur établissement) semblent très mal vivre la crise et optent plutôt pour des produits liquides et non risqués.
Les seconds (plus jeunes et plus joueurs) semblent mieux accepter la situation et se disent prêts à revoir entièrement leur stratégie d’investissement et à explorer de nouvelles pistes.
Les troisièmes enfin semblent attendre que la crise passe en faisant le dos rond.