Gare aux incidents bancaires !
L’association de défense des consommateurs UFC Que Choisir vient de publier, dans son édition d’avril dernier, les résultats d’une enquête concernant les tarifs pratiqués par les banques françaises. Qu’il s’agisse d’une banque traditionnelle ou d’une banque en ligne, les chiffres sont sans appel : les incidents bancaires coûtent cher aux clients.
Des incidents bancaires très rémunérateurs pour les banques
C’est en effet ce que révèle l’UFC Que Choisir dans son enquête sur les tarifs des banques en France. On y découvre ainsi que, au-delà des opérations courantes réalisées régulièrement, les banques disposent d’une source de rémunération particulièrement fructueuse.
Il s’agit des incidents bancaires, ces aléas du quotidien que chacun est susceptible de rencontrer un jour, et d’autant plus en période de crise comme celle qui sévit actuellement en France et en Europe.
Loin d’êtres philanthropes – on s’en doutait déjà – les banques n’hésitent pas à pratiquer des tarifs élevés lorsqu’une irrégularité est constatée sur le compte d’un client. Ainsi, un compte à découvert génère de nombreux frais pour son titulaire, quelle que soit la situation, et en dépit de la législation visant à protéger les consommateurs.
Entre les frais prélevés en raison d’une anomalie sur un compte bancaire, les frais liés aux divers courriers adressés pour informer le client de sa situation et l’inviter à la régulariser, les agios, les commissions de dépassement et les commissions d’intervention, le client, déjà en difficulté, risque d’avoir du mal à refaire surface.
Des inégalités marquées selon les établissements bancaires
L’UFC Que Choisir dévoile également les inégalités existant entre les différents établissements bancaires présents dans l’hexagone, qu’ils soient traditionnels ou en ligne.
Les écarts relevés attestent d’une absence totale d’uniformité et d’harmonisation du système bancaire français, et sont souvent à l’origine de conditions précaires et délicates vécues par les consommateurs.
En effet, alors que le Crédit Lyonnais prélève 12,50 euros pour informer son client du solde débiteur de son compte, BNP Paribas facture la même prestation 13,50 euros, HSBC prend quant à elle 13 euros, quand le Crédit Agricole Nord Pyréenées facture 6,20 euros l’intervention.
De même, si BNP Paribas prend 20 euros pour avertir la Banque de France de la situation du client, La Banque Postale facture 27,50 euros quand la Banque Populaire Val de France prélève 32 euros, alors que la Caisse d’Epargne Loire-Centre prend 44 euros et, la Banque Populaire Occitane 79,90 euros.
Ainsi, quand au sein du même groupe les écarts peuvent aller jusqu’au double, on est en mesure de s’interroger sur la pertinence et la justification de tels pratiques.
En prélevant des frais aussi élevés auprès de clients déjà en difficulté, les banques adoptent une stratégie agressive, qui risque de les compromettre à terme, notamment avec la concurrence en plein essor sur le marché bancaire français. De plus, à l’heure où les pouvoirs publics envisagent de faciliter la mobilité bancaire, il semble dans l’intérêt des banques de modifier leurs pratiques, et de réajuster leurs politiques tarifaires, si elles ne souhaitent pas voir partir leurs clients vers des horizons plus cléments.