Le CCSF et l’ACP dressent un bilan plutôt mitigé des mesures prises il y a un an par Christine Lagarde
Ayant pris conscience de la préoccupation toujours plus importante des Français concernant la charge que représentent les services bancaires dans leur budget, la Ministre de l’Économie, Christine Lagarde, avait décidé le 21 septembre 2010 de prendre un certain nombre de mesures pour améliorer la lisibilité de ces tarifs et inciter les professionnels du secteur à faire preuve d’une plus grande modération dans la détermination de ceux-ci, confiant alors, au Comité Consultatif du Secteur Financier et à l’Autorité de Contrôle Prudentiel, la tâche de vérifier l’efficacité des nouvelles mesures mises en place, ces deux organismes venant ainsi, conformément au rôle qui leur avait été confié, de rendre un premier rapport sur le sujet.
Rapidement appliquées, les premières mesures concernant la transparence ont été largement suivies par les professionnels du secteur, 80 % des 126 établissements s’étant, en effet, doté d’une brochure présentant les tarifs des dix prestations les plus couramment utilisées, venant renforcer un peu plus les possibilités de comparaison offertes aux usagers, une étude plus approfondie des prix des prestations fournies par ces brochures laissant toutefois entrevoir, selon le rapport qui vient d’être publié par le CCSF, une évolution relativement mitigée, l’organisme relevant, en effet, en la matière, une certaine disparité.
Mettant en évidence la baisse des coûts liés à certaines prestations, comme, par exemple, la consultation sur Internet d’un compte bancaire, ou encore la mise en place d’alertes par SMS, l’organisme a aussi relevé un nombre particulièrement important de prestations pour lesquelles les tarifs ont connu une hausse limitée à 1 à 2 %, cette tendance s’avérant être encore plus nette dans le cas de services plus couramment utilisés, tels que la fourniture d’une carte bancaire, témoignant d’une hausse aussi bien pour les moyens de paiement à autorisation systématique, qu’à débit immédiat, ou différé, l’utilisation d’une carte ayant aussi fait l’objet d’un certain nombre de modifications, concernant notamment le coût des retraits auprès d’un distributeur appartenant à un autre réseau bancaire.
Profitant ainsi de la publication de ces rapports, l’association de consommateurs UFC-Que Choisir a ainsi tenu à réagir, soulignant que les prestations ayant connu les plus fortes augmentations restent les services les plus indispensables, les opérations ayant vu leur coût diminuer se révélant être globalement plus facultatives. Soulignant aussi la hausse des commissions d’intervention, l’organisme a ainsi tenu à rappeler, une nouvelle fois, que les tarifs élevés des services bancaires constituent bien souvent une charge particulièrement importante pour les ménages les moins favorisés, amplifiant un peu plus leurs difficultés financières.
Dressant ainsi un bilan relativement mitigé de l’application des mesures décidées il y a un peu plus d’un an par Christine Lagarde, les rapports du CCSF et de l’ACP viennent relancer le débat sur la nécessité de prendre un certain nombre de décisions plus contraignantes à l’égard des établissements bancaires, ceux-ci ayant notamment fait preuve d’une certaine mauvaise volonté dans la mise en place de dispositifs facilitant la mobilité bancaire, puisque, en effet, seulement 30 % des 126 établissements étudiés effectuent réellement les démarches nécessaires au changement de domiciliation de leurs nouveaux usagers.